Les borjs sont des fortifications militaires qui ont jadis servi à assurer la sécurité des villes. En Tunisie, on les retrouve tout au long du littoral. Certains sont encore en bon état ou ont été restaurés changeant par la même occasion de vocation. D’autres tombent en ruine même si leur histoire reste vive dans les mémoires.
En réalité ce qui reste dans la mémoire collective relève plus de la légende que des faits scientifiquement et historiquement prouvés.
Prenons l’exemple de Borj el Agreb à Djerba, une fortification autour de laquelle les informations sont rares et imprécises. En 1432, le sultan hafside Abou Fares Abdelaziz Al-Hafsi cite le fortin dans ses écrits, on en conclut qu’ il existait déjà à l’époque hafside. Sa construction pourrait remonter à l’époque où le Borj Kebir a été bâti sur ordre de l’amiral Roger de Lauria en 1284.
Entourée d’eau, la petite tour dont les murs sont encore visibles a une superficie de 10 m². Elle se situe à l’est de la chaussée romaine, en allant vers le Sud.
Contrairement à son histoire qui comporte des lacunes, la légende qui flotte autour du monument est bien ancrée dans les mémoires.
On dit qu’un prince, ayant perdu plusieurs de ses enfants suite à la piqûre d’un scorpion, voulut protéger son dernier. Il décida alors de l'installer dans une tour qu’il fit construire en pleine mer.
Mais, l'obstacle, fut vite contourné par le destin déterminé à s’acharner jusqu’au bout sur la descendance du prince. Un scorpion se glissa dans les vivres que son fils recevait périodiquement et bien entendu, la piqûre lui fut tout aussi fatale que pour ses frères.
La légende contient-elle une part de vérité ? saura-t-on jamais… le mystère autour du borj persiste !